Seated at my table, with her Christ-child protected by her thick hands. The Black Madonna sits in front of me. She has gold in the sleeves, green, velvet. She does not impose anything ... Nothing other than the certainty that she has to be in her destiny as mother of God. She is upright, looks into the distance with the serenity of one who has accepted this maternal, divine and difficult destiny. She doesn't cry, she doesn't think; her body, her streaked dark matter, are nothing but Prayer. She'll mourn Pieta, later. On her knees she carries the fatum of the world and her Salvation. She already knows that she will suffer, that she will have to step aside. She holds to her covered forehead the resolution that she will have to be nothing but Love. She is sure of herself. The grain of the stone it is made of is smooth, firm and compact and from this polished grain no longer emanates any doubt. Her narrow mouth is closed because she already knows everything. She knows that her prayer is interior. She has nothing to add in word. The black virgin is only fervor and exaltation, litany and mercy. She's been praying on my little table, outside on the patio, and she's been watching me for weeks. Always silent but so present at the edge of my overflowing heart. And on him she imperceptibly traces, on his hardened leather, the letters of Grace. She is black because she knows that my heart is sometimes black too ... and that she will always be colored in the colors of the hearts of those she touches. She prays on my table, and her arms surrounding the God-made-man are also the ones that embrace me. The black and green back of his strong hands brush my cheeks to dry my tears.
Assise à ma table, avec son Christ-enfant protégé des ses mains épaisses. La vierge Noire siège devant moi. Elle a de l'or dans les manches, du vert, du velour. Elle n'impose rien... Rien d'autre que la certitude qu'elle a d'être dans son destin de mère de Dieu. Elle est droite, regarde au loin avec la sérénité de celle qui a accepté ce destin maternel, divin et difficile. Elle ne pleure pas, elle ne pense pas; son corps, sa matière noire striée, ne sont que Prière. Elle pleurera Pieta, plus tard. Sur ses genoux elle porte le fatum du monde et son Salut. Elle sait déjà qu'elle souffrira, qu'il lui faudra s'effacer. Elle tient à son front couvert, la résolution qu'il lui faudra n'être qu'Amour. Elle est sûre d'elle. Le grain de la pierre dont elle est faite est lisse, ferme et compact et de ce grain poli n'émane plus aucun doute. Sa bouche étroite est close parce qu'elle sait déjà tout. Elle sait que sa prière est intérieure. Elle n'a rien à ajouter en mot. La vierge noire n'est que ferveur et exaltation, litanie et miséricorde. Elle prie sur ma petite table, dehors sur la terrasse et elle me regarde depuis des semaines. Toujours silencieuse mais tellement présente au rebord de mon coeur qui déborde. Et sur lui elle trace imperceptiblement, sur son cuir endurci, les lettres de la Grâce. Elle est noire parce qu'elle sait que mon coeur quelquefois est noir aussi... et qu'elle se colorera toujours aux teintes des coeurs de ceux qu'elle touche. Elle prie sur ma table, et ses bras entourant le Dieu-fait-homme sont aussi ceux qui m'embrassent. Le revers noir et vert de ses mains fortes, frôle mes joues pour y sécher mes larmes.
